
Optimiser l’irrigation pour éviter le gaspillage
L’irrigation est un levier majeur pour assurer de bons rendements, mais elle doit être maîtrisée afin de ne pas épuiser les réserves d’eau. Les techniques traditionnelles d’irrigation par aspersion ou gravitaire entraînent souvent des pertes importantes par évaporation ou ruissellement. Pour améliorer l’efficacité de l’irrigation, plusieurs solutions existent :
- L’irrigation goutte à goutte : cette méthode permet d’apporter l’eau directement au pied des plantes, en réduisant les pertes. Elle est particulièrement adaptée aux cultures maraîchères et aux vergers.
- Les sondes tensiométriques : elles mesurent l’humidité du sol en temps réel et permettent aux agriculteurs d’irriguer uniquement lorsque les plantes en ont besoin.
- Le paillage des sols : en recouvrant le sol avec des matières organiques (paille, bois fragmenté, résidus de culture), le paillage limite l’évaporation et préserve l’humidité du sol.
Restaurer la capacité des sols à retenir l’eau
Un sol vivant et en bonne santé retient mieux l’eau, limitant ainsi l’impact des périodes de sécheresse. L’agroécologie repose sur des pratiques agricoles favorisant la fertilité et la rétention hydrique des sols :
- Le non-labour : le travail du sol perturbe sa structure et accélère l’évaporation. En optant pour des techniques de semis direct ou de travail minimal du sol, les agriculteurs préservent la matière organique et l’humidité.
- Les cultures de couverture : l’implantation de légumineuses, de trèfle ou de luzerne entre deux cultures principales enrichit le sol en matière organique, améliore sa porosité et limite l’érosion.
- L’agroforesterie : associer des arbres aux cultures favorise l’infiltration de l’eau et réduit le lessivage des sols par les précipitations. Les racines des arbres créent un réseau souterrain qui améliore la circulation de l’eau.
Prévenir la pollution des eaux agricoles
L’utilisation excessive de fertilisants et de pesticides peut contaminer les nappes phréatiques et les cours d’eau. Pour limiter cette pollution, l’agriculture durable met en place des alternatives :
- La fertilisation raisonnée : ajuster les apports en engrais en fonction des besoins réels des plantes permet de réduire le lessivage des nitrates dans les eaux souterraines.
- Le recours aux engrais verts : planter des légumineuses ou des couverts végétaux permet de capter les nutriments en excès et d’enrichir le sol naturellement.
- Les bandes enherbées et les zones tampons : ces espaces végétalisés placés en bordure des champs filtrent les eaux de ruissellement et retiennent les polluants avant qu’ils n’atteignent les rivières.
Recycler et valoriser l’eau
Face aux tensions sur la ressource en eau, il devient indispensable de réutiliser et de valoriser les eaux usées. Plusieurs solutions émergent dans le cadre d’une gestion plus circulaire de l’eau en agriculture :
- La récupération des eaux de pluie : installer des citernes et des bassins de stockage permet de collecter l’eau de pluie pour l’irrigation ou l’abreuvement des animaux.
- Le recyclage des eaux usées traitées : en adoptant des systèmes de filtration et de phytoremédiation, certaines exploitations peuvent réutiliser les eaux issues de leur activité agricole.
- Les zones humides artificielles : ces bassins naturels composés de plantes épuratrices permettent de filtrer les eaux agricoles avant qu’elles ne rejoignent le milieu naturel.
Vers une gestion collective et durable de l’eau
La préservation de l’eau ne peut pas être assurée uniquement à l’échelle individuelle des exploitations. Des solutions collectives sont essentielles pour une gestion efficace et équitable de la ressource. La mise en place de plans de gestion de l’eau par bassin versant, impliquant agriculteurs, collectivités et associations, permet d’adopter une approche concertée et adaptée aux réalités locales.
L’adoption de pratiques agroécologiques et le développement de solutions innovantes pour limiter l’impact des exploitations sur l’eau sont indispensables pour concilier agriculture et préservation des ressources naturelles. En favorisant des pratiques plus respectueuses des cycles hydriques et en optimisant l’usage de l’eau, l’agriculture peut non seulement atténuer son impact sur l’environnement, mais aussi mieux s’adapter aux défis climatiques à venir.